top of page

     Un tableau abstrait ne naît pas par hasard. C’est avant tout une œuvre de construction. Les peintures d’Alex BÉRAUD sont autant de partitions dont les sonorités rythmées font percevoir des champs encore inexplorés. Elles incitent à un voyage ininterrompu en compagnie de traces, vibrations, gestes, lignes de force, effleurements et entrelacs qui suscitent une écoute attentive de l’universelle symphonie et de l’éternel combat qui se joue sans cesse devant nous.

 

Elles expriment aussi de manière évidente, un certain tourment qui est propre à la condition humaine. Il y a toujours un conflit possible qui plane sur nous et la peinture, en tant que miroir informel de l’aventure permanente où nous vivons, constitue de fait une contre-réaction aux drames de son époque. Il y a aussi cet aspect émouvant du travail du peintre qui, au-delà de l’enchevêtrement des coups de pinceau, s’efforce de mettre dans la toile des choses contradictoires jusqu’à l’extrême limite. C’est son combat à lui et l’on peut dire qu’une toile est bonne quand elle parvient à l’équilibre de ces contradictions.

Par exemple, pendant son travail, Alex BÉRAUD ne peut s’empêcher de retourner de nombreuses fois la toile (ou de tourner autour d’elle) pour la regarder sous tous ses angles afin de s’assurer que ce fragile équilibre tient le coup. Franz Kline avait été au milieu du vingtième siècle interpellé par cette singulière parité qui peut, soit nous enchanter, soit nous décevoir mais où la beauté reste l’arbitre.

C’est pourquoi Alex BÉRAUD part des matériaux à l’état brut pour aller vers une structure qui se relie à la nature et au monde en gardant une volonté de rendre visible la vigueur des forces mises en tension. Même un tableau non terminé­ est déjà une offrande possible ; il n’a jamais cessé de chercher mais a toujours refusé de tomber dans le piège de l’originalité et est resté un fervent défenseur du dynamisme.

bottom of page